C'était un de ces jours où je me suis retrouvé plongé dans mes lectures, cherchant, questionnant, décortiquant ce que je croyais savoir. C'est alors qu'un fragment de ma lignée s'est révélé. Une porte s'est ouverte vers le passé. Il y a quelques années, ou plus, j'avais soumis mon ADN et commandé mes archives ancestrales. Je cherchais précisément la vérité, celle qui naît en Afrique de l'Ouest.
C'est alors que j'ai découvert les cérémonies, les festivals, les rituels, tous ancrés dans la confrontation à quelque chose que la plupart des gens fuient : le mystère.
Quel mystère ? Celui sans nom unique.
Le mystère de la vie.
De la mort.
De ce qui se passe après.
De ce qui persiste et de ce qui transforme.
Le mystère qui est copié, revendiqué, détourné.
Le mystère que certains tentent de vendre tandis que d'autres tentent de survivre.
D’après ce que j’ai découvert, les traditions ouest-africaines ne se sont pas cachées de ce mystère.
Ils l'ont célébré.
Je l'ai honoré.
J'y ai fait face.
Ils ne se sont pas contentés de pleurer les morts, ils ont conversé avec l’héritage.
Ils ont dansé avec la mémoire.
Ils considéraient l’inconnu non pas comme une menace mais comme un passage.
Le mystère, par nature, est ce qui ne peut être entièrement expliqué.
Il se déplace en silence.
Il bourdonne sous le bruit.
Cela nous demande de ressentir au lieu de toujours définir.
Parfois, les plus grands mystères résident dans les gens qui nous entourent.
La douleur qu'ils portent.
L'attitude qu'ils portent.
Vous ne voyez pas toujours l’histoire, mais l’histoire est toujours là.
La société, quant à elle, a transformé le mystère en produit.
On le retrouve dans les scénarios de films et les masques d’Halloween.
Dans les films d’horreur et les histoires fantastiques.
Ils ont pris ce qui était sacré et en ont fait un spectacle.
Ils utilisent l'inconnu pour divertir
Tandis que d’autres l’utilisent pour opprimer.
Même la pauvreté, lorsqu’on y regarde de plus près, est présentée comme un mystère.
Mais ce n’est pas toujours le manque d’argent.
C'est la peur de ce qui se trouve de l'autre côté de la compréhension.
C'est ce que nous sommes prêts à affronter ou à éviter.
Ce que j’ai découvert ne se limite pas à l’Afrique.
Tant de cultures portent en elles cette confrontation sacrée avec l’inconnu.
Tant de sociétés sont animées, consciemment ou non, par cette même énergie.
Le mystère est universel.
Certains mystères sont plus dangereux que d’autres.
Mais cela ne veut pas dire que nous courons.
Nous n’avons jamais été censés vivre dans la peur de ce que nous ne comprenons pas encore.
La vie est déjà en mouvement à travers nous.
Et la mort, telle qu’on nous a appris à la voir, viendra.
Mais entre ces deux-là ?
Il y a une rivière de questions.
Et soit nous flottons inconscients
Ou alors nous plongeons et nageons à travers eux les yeux grands ouverts.
L’histoire est profonde.
Et la véritable recherche est un travail spirituel.
Cela demande de la discipline.
Il faut du calme.
Mais surtout, il faut refuser d’accepter les réponses superficielles.
Parce que la vraie histoire est toujours en dessous.
Et quand on va au-delà de ce qui est visible,
Nous commençons à récupérer ce qui a été enterré.
Pas seulement dans les livres ou les traditions
Mais en nous-mêmes.
C’est ainsi que nous affrontons le mystère.
En écoutant.
En cherchant.
En ne se contentant jamais de rien de moins que la vérité.